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HISTORIQUE DU BLANCHIMENT
Historiquement la notion de blanchiment d'argent est apparue dans les années 20 aux Etats-Unis, à l'époque de la Prohibition.
La première technique utilisée fut de se servir de laveries automatiques, commerce où les paiements se font par nature en monnaie fiduciaire, afin de mêler l'argent « sale », provenant de la vente illégale d'alcool, à de l'argent « propre », issu des revenus réguliers de l'activité de blanchisserie.
Le phénomène a pris de l'ampleur dans les années soixante-dix, avec la progression des ressources procurées par les trafics de drogue aux grandes organisations criminelles.
La criminalité économique a fait son apparition d'abord pour contourner les législations fiscales et puis avec le temps et surtout par l'avancée des techniques modernes elle est devenue un domaine où le crime organisé est source de gains énormes.
Les principaux besoins de blanchiment sont directement liés aux activités de la criminalité organisée dont le développement est caractérisé par un double mouvement de diversification et d'internationalisation. Les voies, les moyens et les lieux utilisés pour la réalisation d'opérations de blanchiment sont très variés ; cela étant, l'objectif recherché est toujours le même : l'optimisation des conditions dans lesquelles les capitaux à recycler pénètrent dans les circuits de l'économie légale.
En se développant de manière très importante, depuis une vingtaine d'années le blanchiment a peu à peu délaissé les structures archaïques et nationales pour adopter et utiliser des organisations flexibles, tournées vers l'international (emploi de managers et conseillers spécialisés, déploiement de stratégies d'accords, programmation de coûts, profits et investissements par la recherche d'une rentabilité économique).
2. Le blanchiment dans un contexte évolutif et globalisé
Le Blanchiment d'argent est un phénomène ancien dans son concept mais dont les modalités de mise en oeuvre sont récentes et évolutives. Les modalités du blanchiment sont à l'image du système financier moderne : évolutives, sophistiquées et internationales.
Dans le sillage de la mondialisation et de la libéralisation des échanges, les syndicats du crime organisé et des individus entreprenants tirent profit de l'ouverture des frontières, de la privatisation, des zones de libre échange, de la faiblesse de certains Etats, de l'existence de banques offshore, des transferts financiers électroniques et des techniques bancaires de l'âge cybernétique pour blanchir chaque jour des millions de dollars de profits tirés des trafics tout genre notamment les stupéfiants.
La réalité de cette mondialisation s'étant traduite par un accroissement considérable du volume des transactions financières, le processus de blanchiment d'argent a connu des transformations, au niveau de son organisation et de ses techniques d'acheminement, pour s'adapter à la nouvelle donne économique et continuer d'être rentable aux yeux des trafiquants et autres groupes criminels organisés.
Le domaine de la Finance s'est en effet profondément transformé sous l'impulsion d'échanges et de rapatriements transnationaux de capitaux et de services. La croissance exceptionnelle des marchés financiers internationaux (les transactions quotidiennes sur les seuls marchés des changes portent sur près de 1 500 milliards de dollars), favorisée par l'essor des technologies de l'information et de la communication, a ainsi provoqué de profondes et durables ruptures.
L'intégration des pays au sein de l'économie mondiale, se traduisant par une mobilité accrue des capitaux et par le développement rapide des nouveaux moyens de paiements associés aux nouvelles technologies de l'information, tend à offrir des outils de plus en plus sophistiqués permettant de blanchir le produit de l'argent du crime tout en préservant l'anonymat des transactions.
L'examen du processus du blanchiment et de son caractère évolutif montre la complexité de ce phénomène, dont la menace peut être également perçue à travers ses conséquences négatives sur les secteurs économique et financier.